vendredi 19 avril 2013

Rangoon, ancienne capitale birmane

Pub de bienvenue, clin d'oeil
Et nous voilà de retour après notre voyage en Birmanie ou Myanmar puisque le pays a changé de nom en 1989. En effet, la junte militaire a décidé de modifier peu a peu le nom du pays, sa capitale (en 2005) et la circulation à gauche pour couper les liens avec le passé colonial (Burma étant d'origine anglaise).
Nous faisons face à un pays très différents des autres pays d'Asie. Tres peu développé, tres contrôlé, très pauvre. Nous avons du arriver dans le pays avec une grande quantité  de dollars, tous datés d'après 2006, sans pliures ni tâches pour faire le change. Avec l'inflation et la récente ouverture du pays sur le monde,  la vie coûte très chère et nous payons à moitié en dollar et en monnaie locale (le kyat). L'accès à internet est rare et/ou capricieux pour des raisons politico-énigmatiques.

Nous sommes un peu anxieux par les récentes annonces de l'ambassade quant à la situation politique du pays. De recentes émeutes dans le pays sur base de conflits religieux se développent un peu partout dans le pays, remettant en cause la sécurité des habitants.
En arrivant à Yangon (ou Rangoon, ex capitale du Myanmar) nous comprenons qu'on est très loin des "nouveaux dragons" asiatiques. La population est très pauvre et cela n'est pas près de se résorber aux vues de la situation politique. Certes, celle ci s'est assouplie un peu et les opinions commencent à s'exprimer mais la population reste prudente. En tout cas, les gens sont d'une amabilité sans précédent et très souriants.

Au premier abord, la ville aux ruelles cadrillées nous montre un visage décrépit et abandonné. La végétation ronge les façades d'immeubles coloniaux lépreux longés pas des trottoirs défoncés et sales. De plus, nous arrivons dans la période la plus chaude de l'année, il fait proche de 40° et cela rajoute un sentiment de chape de plomb et d'étouffement. Bref, Yangoon n'est pas spécialement une belle ville.

Facade, Yangoon

Facade, Yangoon


Après avoir posé nos valises dans un hotel miteux, vieillot et hors de prix, nous sommes partis à la découverte de la ville. Finalement, Yangoon se révèle être un inépuisable patchwork d'environnements et d'atmosphères où se mêlent diverses religions (bouddhisme, christianisme, islamisme, hindouiste et animiste) et origines (chinoise, indiennes). Tous vêtu d'un longyis (sorte de jupe longue à carreau), les locaux se retrouvent dans un brouhaha bercé par le song de l'appel à la prière du muezzin. Les longs des trottoirs où s'alignent des trishaws (vélo avec deux sièges passagers dos a dos) sont animés et regorgent de stands en tous genres :contrefaçons, brochettes de viandes, fruits, antiquités, savons, mais aussi une étrange feuille verte. Il s'agit d'une feuille de bétel dans laquelle les locaux mélangent de la noix d'arak avec de la chaux et du tabac. Ils le mâchent et crachent par la suite un long jet rougeâtre dégoutant. Du coup, on peut reconnaître les consommateurs à la couleur de leurs dents: rouges!

Preparation du Betel
Les locaux, toujours dans la volonté certaine de devenir blanc de peau, appliquent sur leur peau du tanakha, sorte de crème jaune pâle obtenue a partir de l'écorce d'un arbre frotté sur une pierre ponce. Partout nous voyons cette curiosité sur les joues des Birmans avec, parfois, des traits décoratifs crées à l'aide d'une brosse à dents!

Le Tanakha sous toutes ses formes
Les visites ont commencés avec la pagode Sule, lieux de forme cylindrique qui se retrouve tristement plantée au beau milieu d'un rond point. Nous constatons à quel point les bouddhistes (ici bouddhistes Theravada et non Mahayana) sont dévots vis a vis de la religion contrairement à d'autres pays. Ils y consacrent entre 10 et 30% de leur salaire, prient devant chaque bouddha voir dorment à leur pied, croient en la contemplation et en l'astrologie (les actes de la vie sont conditionnés par son jour de naissance. Guillaume né un lundi est un tigre et Corentine née un mercredi matin est un éléphant avec défenses.)

Pagode Sule

Un peu plus tard, nous avons flâné dans les étals du marché Bogyoke où se mêlent pierres précieuses, bijoux, antiquités (vraies ou fausses), artisanats et stands de jus de fruits.

Un peu plus tard dans la semaine, nous avons rejoint nos amis Marion et Vincent, qui se trouvent par hasard en Birmanie à la même période que la notre, avec leurs parents respectifs. C'est avec plaisir que nous avons pu parcourir ensemble les richesses de Yangon. Des visages familiers après 3 mois de vadrouilles nous ont fait un bien fou. Nous avons commencé le tour par la visite de la poste centrale. Époque coloniale certaine et organisation archaïque. Après un arrêt pour un repas pantagruélique dans un restaurant chinois où les mets ne cessaient d'arriver sur la table (poissons au gingembre, canard laqué, légumes au safran...) nous nous sommes dirigés vers le marché Bogyoke puis vers la pagode Chauzkhtakyi qui abrite un bouddha de 70 mètres de long recouvert de feuilles d'or.

Poste centrale de Yangoon

Poste centrale de Yangoon

Poste centrale de Yangoon
Marche Bogyoke

Ombrelle Birmane

Pagode Chauzkhtakyi

Le clou du spectacle fut la visite incroyable au crépuscule de la pagode Shwedagon. Sûrement une des plus belles, grandes et impressionante pagode construite quelque part entre les VIe et IXe siècle. Cependant, sa forme actuelle est dûe à sa reconstruction suite à un tremblement de terre en 1768. Bref, cette pagode est clinquante, remplie non pas d'un seul stûpa mais des dizaines sans compter les temples qui l'entourent, les pagodons, bouddhas aux auréoles faites de néons trés kitch, cloches de 22 mètres de haut.... Bref on peut y passer des heures tellement il y en a de partout mais le soleil couchant sur cette forêt de pics richement ornés vaut qu'on s'y attarde.

Pagode Shwedagon

Pagode Shwedagon

Pagode Shwedagon 
Pagode Shwedagon 
Pagode Shwedagon

Pagode Shwedagon

Marion se prete au jeu, trouver Lemee

Marion, Viencent et Guillaume

Pagode Shwedagon

Pagode Shwedagon

Pagode Shwedagon

Pagode Shwedagon

Après un bon repas dans une ambiance de brasserie birmane dévoilant un comptoir rempli de currys, viandes, poissons et nouilles à choisir en montrant du doigt, nous avons dû nous séparer tristement de nos amis et de leur famille pour continuer notre route en direction du Nord.

Après une brève escale à Tangoo où la gentillesse birmane s'est confirmée (des sourires, des bonjours, des mercis, des "d'où venez vous?"...) nous avons poursuivi notre route pour Kalaw non sans encombre...

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