Sur les bords du Mekong, Kampong Cham et Kratie

Nous avons quitté Siem Reap et les fabuleux temples d'Angkor pour rejoindre petit à petit le Laos. La route étant longue, nous avons décidé de faire escale à Kompong Cham, a environ 5h de bus de Siem Reap (sous entendu 5h Cambodgienne évidemment!)
Honnêtement, Kompong Cham n´a rien de charmant et il fait attrocement chaud (37°). Il s'agit d'une ville bétonnée, le long du Mékong, à l'atmosphère paisible et nonchalante. C'est ici que se trouve le seul pont du pays, très costaud et à l'image de la ville... très betonné!
L'hôtel où nous étions était ... passable (en même temps à 6$ la nuit il ne faut pas s'attendre à un palace). Choix draconnien, choisir entre la salle de bain commune sans eau chaude et sale ou celle avec eau chaude sans lumière... En prime un bébé chien qui mort les mollets et qui urine un peu partout dans l'hôtel et les puces de lit. Le Hilton du routard quoi!
Comme on est pas du genre à se laisser abattre, nous avons loué des vélos pour aller sur une petite île nommée Kho Paen qui est reliée au continent, pendant la saison sèche, par un surprenant pont temporaire en bambou. Le reste du temps, pendant la saison des pluies, les habitants prennent un bac. Contrairement à son aspect désuet, le pont est d'une solidité incroyable et même des voitures peuvent le traverser.

L'île en soi nous a réconcilié avec la région. Enfin nous avions un peu d'ombre et l'île est recouverte de jardins et de maisons de bois sur pilotis.

Après cette courte escale, nous avons continué en direction de Kratie (4h de bus) où nous sommes restés 3 nuits. Nous allons de plus en plus dans des régions reculées donnant l'impression de bout du monde. Ici pas de marché touristique, pas de musée, il ne reste que quelques vestiges coloniaux et des hôtels bons marchés le long du Mékong. La seule présence des derniers dauphins d'eau douce suffit à rendre la région un tant soit peu attrayante pour les âmes de passages. Comme dans beaucoup de villages Combodgiens, se sont surtout les environs qui valent le coup. Une promenade en tuk tuk ou en scooter permet de mieux voir les pistes bordées de petits villages et d'une végétation luxuriante. Qu'elle ne fût pas notre surprise de retomber par hasard sur le jeune couple d'israeliens avec lequel nous avions passé la frontière depuis le Vietnam et que nous avions perdu à Phnom Penh. Nous en avons profité pour aller voir ensemble les dauphins d'eau douce, se baigner dans les rapides de Kampi (lieu où les locaux aiment se baigner et pique-niquer) et passer de longues soirées à discuter de nos cultures, spécialités, pays et d''avoir un point de vue interne sur le conflit israélo-palestinien. Des soirées très animées et sympathiques comme on les aime autour d'une bonne Angkor beer.

Depuis, nous avons continué notre voyage au Cambodge avec eux en allant dans le Ratanakiri, province excentrée dans le nord-est cambodgien, aux confins du Vietnam et du Laos.

On en rêve Angkor

Nous revoilà au saint des saints à Angkor ou plutôt Siem Reap pour être exacte. Siem Reap est à 300km au nord de la capitale Phnom Penh et s'apparente à une ville dortoirs, point de départ pour visiter les temples d'Angkor.  Cependant, on ne peut pas dire non plus qu'il s'agisse d'une ville de passage car la nuit, après les visites des touristes, la ville se réveille en un immense marché de nuit avec des bars, des stands de massages, des restos de rue et des étals remplis de babioles et tee-shirt en tout genre. Ambiance routarde et beaucoup d'animation...

Nos 5 jours à Angkor ont été bien remplis. Il faut dire que le site est tout simplement immense: 400km2 de terrain délimité par l'UNESCO et 287 temples recensés! En même temps, ces chiffres apparaissent comme peu de chose quand on sait qu'à l'origine le site faisait 3 000km2!
Il est vrai que l'on parle beaucoup d'Angkor sans forcément savoir ce que sait vraiment. En fait, il s'agissait de la capitale de l'empire khmer du IXe siècle au XIVe siècle. Les rois s'y succédèrent, construisant toujours plus de temples et de sanctuaires principalement à la gloire de Vishnou (hindouiste) et Bouddha. Cette cité était extrêmement riche et faste: défilé d'éléphant, cortège de femmes aux cheveux fleuris, chant et parasols blancs ou rouges tachetés d'or.
Cependant, la cité fut abandonnée par la Cour vers 1430 a cause des attaques siamoises (les Thaïs) au profit de capitales moins exposées. Elle a été par la suite livrée à elle même, pillée et recouverte par la végétation. Ce n'est qu'au XVIe siècle qu'un roi retombe sur Ankor en chassant l'éléphant dans la jungle et décide de dégager la végétation et de restaurer les temples. À partir de là, la machine était lançée pour que le monde s'y intéresse et une multitude d'explorateurs puis d'archéologues, d'architectes et d'épigraphistes en ont fait le plus grand chantier archéologique du monde.

Scene de barratage de la mer de lait, marquant l'entree d'Angkor Tom

Notre chauffeur de tuk tuk. Mr T. qui nous a permis de visiter ce site

Nous n'avons, bien évidemment, pas pu voir l'integralité des temples mais tout de même une quinzaine de style, époque, taille et stade de restauration différents. Il va de soit qu'on ne pourra pas vous présenter l'ensemble de nos visites. Cela prendrait trop de temps et serait un peu indigeste à lire. On préfère vous parler de ceux qui nous ont le plus marqués.
Bien sûr il y a Angkor Wat, le plus connu de tous, symbole du Cambodge, construit à la même époque que Notre Dame de Paris ! C'est vrai que se temple dédié à Vhishnou  est somptueux, immense et aussi le plus visités. Étant donné le peu de chose qui sont faites pour le conserver, si vous souhaitez y aller, dépêchez vous ! Un peu oppressé par la foule de touriste chinois, nous n'avons pas pu réellement en profiter.

Angkor Wat

Angkor Wat

Juste a côté se trouve un ensemble de temples, Angkor Thom qui constitue en réalité une vraie ville qui pouvait héberger 100000 habitants ! Le principal temple et un de nos coups de coeur

Le Bayon, "montagne magique" surplombée de 54 tours et sur chacune d'elle 4 visages, illustrant les quatre vertus de Boudha (sympathie, pitié, humeur égale et egalité). Cela lui donne un côté très mystérieux et en nous grandit un sentiment de sereinité.


Les cinéphiles se souviendront que ce qui a popolarisé Angkor pour les jeunes genénérations, c'est Angelina Jolie entrant dans le temple de Ta Phrom dans le film Tomb Raider. Il est vrai que ce temple à quelque chose de magique. Ici la nature à repris le contrôle, les arbres (fromager) enracinés aux murs du temple, c'est la forêt qui est dans le temple. On éprouve le sentiment des premiers explorateurs ayant aperçu ce temple. On se sent seul au monde devant ce majestueux environnement.

Un peu plus au Nord se trouve le temple Preah Khan. Un temple qui nous a surpris, immense temple que la nature tente de recuperer. Ici les statuts et sculptures sont encore bien conservees. Au centre de ce temple on peut admirer l'epee sacree du roi !

Si l'on sort de cet ensemble, on trouve a 30km au nord, le temple Banteay Srei. Un des rares temples dont la structure et les sculptures ont été presqu'entièrement restaurées. Heureusement, on ne peut pas accéder à l'intérieur du temple. Ainsi les touristes peu scrupuleux de cet héritage ne le deétruiront pas !

Pour finir, un temple à part, au milieu d'un lac, le Neak Péan. On accède par un pont en bois de 300m à ce temple, réplique du lac sacré Anavatapta de l'Himalaya tibétain.

Certes ce n'est qu'un echéchantillon de la vingtaine de temple que nous avons pu voir, mais l'ensemble du site est réellement extraordinaire ! On ne sait pas comment les autorités vont gérer le flux de touristes toujours plus nombreux, mais étant donné le non respect et le sans gêne de certains touristes, on ne sait pour combien de temps nous pourrons avoir accès à ses merveilles. Les touristes vont rapidement réussir à détruire ce que la nature à réussi à conserver plus de 1000 ans.

Nous partons en direction l'est, a Kompong Cham puis Kratie, villes moins dynamique mais permettant une escale avant de rejoindre le Ratanakiri au nord du pays.

Koh Tonsay, île des lapins et du repos !

L'île des lapins (en traduisant)  nous a permis de nous reposer après un mois de vadrouille à un rythme costaud ! Après un bus depuis Phnom Penh, nous arrivons à Kep, une ville balnéaire assez étendue, mais dans laquelle nous ne sommes restés qu'une nuit.

Koh Tonsay est une petite île ou il n'y a pas grand chose à faire, à part se faire bronzer,  masser et déguster de délicieux fruits de mer ! Une trentaine de bungalow se partage les abords de la plage de sable blanc, au milieu des poules, canards et autres animaux.

Même si cet endroit a des airs paradisiaques, il n'en reste pas moins que le réveil au chant du coq reste assez rude ! Nous avions également la chance d'avoir un bungalow luxe avec option lézards et araignées, eau froide (s'il y en a), un bac d'eau croupie en guise de chasse d'eau, sans oublier les mémorables toilettes à la turc, qui laisseront un souvenir impérissable à Corentine !

En vraie ça fait la taille d'une main

Après 3 jours de repos, c'est avec des batteries chargées à bloc que nous repartons pour continuer notre tour du Cambodge (cf: article sur Phnom Penh) !

Début cambodgien dans la capitale Phnom Penh

Nos premiers pas au Cambodge ont été à Phnom Penh (très dur à prononcer correctement), la capitale du pays. Nous n'avons pas eu un l'impression d´une grande métropole grouillante et fumante, mais celle d'une ville plus calme en apparence, par rapport aux villes vietnamiennes. On apprend à l'arrivée du minibus que tout le centre historique est bloqué, le roi est mort ! On avait presque oublié que le Cambodge était  une monarchie. Même si la mort du roi, est survenue il y a trois mois, la célébration et la cérémonie pour la crémation du roi n'ont eu lieu que début février. Retransmission Tv 24/24, des millions de cambodgiens et de moines venus lui rendre hommage, quartiers  bouclés, défilés de représentants gouvernementaux... Tout le monde portait un badge à l'effigie du président, nous n'avons pas fait exception.

Portrait du défunt roi Norodom Sihanouk

Notre séjour s'est fait en 2 temps, une journée pour débarquer du Cambodge. Puis voyant que tout était bouclé, nous sommes partis sur la côté cambodgienne, au sud, sur une petite île appelée île des Lapins ou Koh Tonsay (Cf: article suivant).
La seconde partie de notre visite de Phnom Penh se déroula quelques jours plus tard. Nous avons du la chance de pouvoir explorer un peu plus la ville.

Nous nous sommes tout d'abord intéressé à l'histoire du pays, ayant tout deux quelques lacunes en Histoire ! Petit topo ultra rapide :
Au XIX, la France prend le contrôle du Cambodge en mettant le pays sous son protectorat pendant plus d'un siècle ! Le roi Sihanouk (celui qui vient de mourir) offre l'indépendance au Cambodge en 1955. En pleine guerre froide, on voit une énorme poussée du communisme se dessiner, l'opposition des deux blocs voit émerger un mouvement d'extrême gauche, prônant la révolution : les Khmers rouges. Ceux-ci prennent le pouvoir en 1970, jusqu'à ce que les vietnamiens se réveillent en 1979. Pendant ce laps de temps les Khmers rouges, menés par Pol Pot, ont plongé le pays dans une terreur qui nous était méconnue ! Génocide massif (2 millions de cambodgiens, soit 1/3 de la population), retour à zéro dans tous les domaines (agricultures, éducation, culture,...)
Pourquoi nous vous embêtons avec cette petite page historique ? Après avoir visiter le musée du Génocide à Phnom Penh, cela nous paraissait obligatoire de vous expliquer tout ça, tellement le traumatisme est grand et a marqué la population cambodgienne. Ce musée vaut le coup d'œil, ancien lycée, qui a été réquisitionné pour devenir un camp de concentration en plein milieu de la ville. Intellectuels, opposants au régime, homme femme, enfants ont été détenu dans ces locaux, seuls 7 sur 20000 en sont sortis vivants. Témoignages, photos, cellules encore maculés de sang, rendent la visite encore plus intense.

Batiment B. en bas a gauche on aperçoit la potence

Chambre interrogatoire

Cellules

Portrait des victimes du camp S21

Au fond, carte du Cambodge reconstituée avec les cranes des victimes

Batiment C, conserver en l 'état

Ce n'est pas la seule chose qui vaille la peine de venir à Phnom Penh, visite du palais royal, de la pagode d'argent, les marchés, se balader dur le quai Sisowath, ...

Palais royal de nuit

Boutique de déco pour le nouvel an chinois

Marché central

Poissons et crevettes séchés

Coquelets laqués et grillons frits

À noter que nous n'avons pas visiter le palais royal, étant donné les récents évènements.. Cependant, la pagode d'argent reste visible. Elle tire son nom du sol de la pagode principale, recouvert de carreaux d'argent ornés de fleur de lys (ajouté par les français évidemment).

Pagode d 'argent

Statut de Napoléon III ??

Le Cambodge ne résume pas qu'à sa sa capitale. Que serait-il sans les temples d'Angkor, symbole du pays et merveilleux témoignage de la civilisation Khmer ! Affaire a suivre ...