dimanche 3 mars 2013

Trek dans le Ratanakiri


Avant de partir pour le Laos, nous nous sommes arrêtés dans les montagnes reculées du Ratanakiri. Cette partie est assez difficile d'accès, bien qu'elle se développe de plus en plus pour bientôt acceuillir la nouvelle route touristique entre le Vietnam et le Cambodge ! C'est dans cette endroit que l'on peut trouver une des dernières forêt primaire, devenue parc national du Virachey.

Après plus de 7h de bus, dans lequel nous avons eu du mal à nous trouver une place, nous sommes arrivés a Banlung (la seule "grande ville des environs"). Bien sur, la réservation que nous avions faites via internet n'a pas fonctionné et nous nous retrouvons sans toit. Heureusement le manager de l'hôtel concerné a assumé ces responsabilités en nous trouvant une chambre dans un autre hotel.

La ville de Banlung n'est qu'un simple cadrillage dans lequel s'articule des rues désertées apres une certaine heure. Avec ces montagnes en terre rouge aux alentours, on se serait cru au temps du far west !

Comme souvent la ville est riche de très beaux environs : un lac volcanique perdu dans la nature, de nombreuses cascades ...




Coucher de soleil sur le lac volcanique
Le but de notre visite restait la découverte de la jungle cambodgienne. Nous nous sommes résolus à rester aux abords du parc national, dont l'accès est strictement contrôlé par une seule agence qui pratique des tarifs assez prohibitifs!
C'est donc avec un nouveau groupe de 8 personnes, rencontrées à la guesthouse,que nous sommes partis pour 3 jours et 2 nuits.

Notre groupe de trek
Bary, Martin, Meggy, Shoham, Leeon, Corentine, Guillaume, Omer
1er jour :



Après 20 min de voiture, on arrive dans un village accompagné de notre guide, un ranger et un porteur, point de départ du trek. On traverse dans un premiers temps des champs de plantation de noix de cajou qui prennent le pas de plus en plus sur la forêt. On découvre ensuite une forêt dense et dans laquelle on se sent assez vite englouti.



Après quelques 4h30 de marche, on rejoint enfin une rivière avec une sorte de lac, camp de base pour la nuit. Cuisine au feu de bois, gobelet en bambou, un mini lac en guise de salle de bain, un hamac avec moustiquaire tout confort. Bref le luxe du routard !!

Le camp de base !


Après la journée de marche on a pu profiter d´un grand saut dans le lac avec une liane, histoire de nous rafraîchir. Puis un cours de cuisine locale, forcément à base de riz, nous attendais. Pour agrémenter ces plats, certains sont partis à la chasse aux grenouilles ! Tradition oblige, l'alcool de riz était de la partie également. Autant dire que nous avions besoin d'une bonne nuit de sommeil pour nous remettre de tout ça !







2ème jour :

La nuit ne fut pas de tout repos, beaucoup de bruits bizarres, d'animaux qui nous frôlent, une température assez fraîche au matin et le soleil se levant à 6h du mat n'ont rien arrangé!
Ce fut également une grande surprise de voir arriver un grand plat de nouilles épicées en guise de petit déjeuner... Malgré tout, il fallait prendre des forces pour les 7h de marche que nous allions faire. C'est pendant cette journée que nous sommes allés le plus loin à l'intérieur de la jungle, traversant des forêts encore intactes composées d'arbres centenaires, d'immense bambou...


 La pause déjeuner, toujours à base de riz, nous a permis de nous rafraîchir un peu aux abords d'une rivière. Et oui heureusement que la cuisson du riz nécessite de l'eau !




Après quelques heures de marche supplemémentaires, on commence à apercevoir de nouveau champs de noix de cajou, signe que le village, dans lequel nous passerons la nuit, se rapproche. Malheureusement on ne pu pas dormir chez l'habitant, même si les maisons peuvent contenir plus de 20 personnes, huit de plus serait ingérable pour eux. 






Nous sommes donc tous restés dans la maison "communale" avec nos fidèles hamacs ! Cette maison sert de lieu de rassemblement pour le village lors de réunions. Certaines d'entre elles ont du porter sur les conditions d'hygiène, a en juger les affiches placardées à l'intérieur. Fournies par la communauté européenne, elles sont destinées à sensibiliser la population à l'hygiène (notamment des sols pour l'agriculture).



 La communication avec les habitants n'a pas été si facile, nous n'avons pu que les observer. De fait, on ne se sentait pas très a l'aise, presque exclu de cette communauté.  Le soir les familles apportent leur récolte de noix de cajou et un camion va les vendre à un grossiste. Au retour du camion c'est avec joie, alcool (de riz) et soirée animée qu'ils accueillent l'argent récolté. Une famille peut ainsi gagner environ 60€ par sac de  100kg. Ce salaire leur sert pour vivre le reste de l'année, vu que la récolte ne dure que trois mois. On a pu voir également que les enfants, même très jeunes, sont très débrouillards : grimpant aux arbres chercher les mangues, tuant un cochon de lait et le faire rôtir...


Cochon de lait au feu de bois

et hop a table !!


Nous avons appris à cuisiner les noix de cajou. En faite c'est bête comme chou et quesque c'est bon ! Nous en avions ramassé quelques une en traversant les plantations et il nous a suffit de les plonger dans les braises, jusqu'à ce que l'huile contenue à  l'intérieur brûle. Le plus dur reste de les décortiquer à l'aide de deux pierres pour briser la coque. Au final on a eu la chance d'avoir un vrai apéro au milieu de nulle part !!




Le soir ce n'est qu'apres avoir discuté longuement avec notre guide que nous avons trouvé le sommeil dans la salle commune.


3ème jour :

La tradition du village veux qu'une fois par an un recensement soit fait par la police cambodgienne et pour cela le chef du village doit récolter l'argent de la part des villageois (normalement c'est gratuit mais la police leur ment). Pas de chance pour nous, ce rendez-vous a eu lieu au petit matin!! C'est donc réveillé par les gongs insistants (qui bien sur se trouvaient être juste sous la salle où nous dormions) du chef du village, que la journée a commencé. Le chemin du retour s'avérant très long, le bol de nouilles matinal étant encore de rigueur! Il est vrai que nous avons ensuite marché pendant près de 5h dans ces collines avec de forts dénivelés positifs et négatifs, traversant une dernière fois ces forêts. On remarque que dans cette zone, seuls les arbres de bois précieux, tel le teck, sont abattus, seuls les terres bien orientées sont déboisées puis brûlées. Le mode de fonctionnement des locaux est assez simple mais un peu déroutants pour des protecteurs de la forêt. Si la famille s'agrandit, on a besoin de cultiver plus pour manger, et le seul moyen de faire de la place pas trop loin est de couper ces arbres... Ok passons ! La déforestation est en train de devenir un réel problème pour cette région..



Après une dernière colline, interminable pour certaines, nous rejoignions enfin le village de départ avant de repartir (après le déjeuner, toujours à base de riz) vers Banlung. Un peu de tranquillité, une bonne douche et un bon plat occidental plus tard (lasagne pour Guillaume, bruschetta pour Corentine), tout allait encore mieux. Nous avions emmagaziné plein d'énergie pour de nouvelles expériences au Laos. Même si, nous ne le savions pas encore, notre zénitude allait être mise à rude épreuve lors du passage de la douane!

3 commentaires:

  1. Pas d'experience traumatisante avec les bebetes de la jungle? Pas de sangsue? Rien ? ;)
    Ion

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  2. Même pas ! Avec des bonnes chaussures et un pantalon... Pas de soucis !

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  3. Ca avait l'air top ! Conditions assez sommaires apparemment mais tellement cool !!!
    Vous avez de la chance... Profitez pour moi aussi qui ai froid !!!!!!!
    Bisous
    Mo

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